Décembre 2006 > Décembre 2012. 6 ans. Presque tout pile, à quelques jours près.

D’aussi loin que je m’en souvienne, la première fois que j’ai ressenti ça, ce truc bizarre indescriptible, c’était à bord d’un avion Air France à destination de New-York. Au début, j’ai mis ça sur le compte du stress de l’avion combiné à mon excitation de fouler pour la première fois les pavés de Big Apple. Et puis, après 2 jours de jet lag et 42 000 « ah » et « oh » émerveillés à chaque coin de rue, ça s’est envolé aussi vite que c’était venu…

Ce n’est que quelques mois après que la douleur est revenue. Au début de manière très sporadique, après une journée chargée ou une semaine difficile. Et puis, les années passant, de façon plus régulière. Beaucoup plus régulière. Trop régulière.

Le problème avec les maux « sourds », c’est qu’ils sont indescriptibles. Ainsi, toutes les fois où j’en ai parlé à des professionnels ou à mes proches, je lisais toujours dans leurs yeux ce petit quelque chose qu’on pourrait traduire par un « mais ma pauvre, c’est dans la tête tout ça, tu ferais mieux d’aller voir un psy« .

Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir consulté. J’ai vu des médecins, des moins médecins, des bons, peut-être des moins bons, des spécialistes. Bref, j’ai sans doute offert quelques semaines de vacances à l’Ile Maurice à plusieurs kinés, ostéos et autres chiropracteurs. Tous y sont allés de leur petite théorie, toutes aussi incroyables les unes que les autres : « c’est parce que vous êtes stressée, vous devriez tester le yoga » (ouais, ok, super, donc on est des milliards dans le même cas dans le monde, c’est ça ?), « vous n’êtes pas assez musclée » (bonjour Madonna), « vous respirez mal » (je suis un poisson), et j’en passe.

Malgré les divers soins que l’on m’a prodigués, la douleur se faisait plus présente et plus douloureuse d’année en année. J’ai appris bon an mal an à vivre avec, à tel point que je me suis habituée à elle. C’est comme si elle faisait partie de moi. J’ai fini par être persuadée que je n’arriverais jamais à m’en débarrasser et qu’elle ferait à jamais partie de ma vie.

Et puis il y a quelques semaines, la douleur s’est faite plus vive mais surtout constante : j’avais extrêmement mal, du matin au soir sans interruption. Je dormais mal et je passais mes journées à trouver une position qui me soulagerait. C’est ainsi que je me suis décidée à consulter un nouveau spécialiste d’une branche que je n’avais pas encore interrogée, j’ai nommé un rhumatologue. Très honnêtement, j’y suis allée à reculons. Je me disais que lui aussi me « diagnostiquerait » une connerie monumentale et qu’il ne pourrait sans doute pas grand chose pour moi. Et pourtant, cet homme est mon sauveur, mon Jésus à moi. Et en ces temps de nativité, j’y vois là comme un signe les gars (je lol).

En à peine 1 minute d’observation et de tests à la con, à base de « levez le bras, baissez le bras« , il a enfin mis un diagnostic sur ma douleur : je souffre d’un décollement de l’omoplate. Comme je n’ai pas fait médecine et que je doute sérieusement de votre niveau en la matière (on a le lectorat qu’on mérite, parait-il…), je vous épargnerais les détails et les termes latins du machin.

Est-ce que c’est grave ? Non, si on part du principe que ça ne me tuera pas. J’ai encore toute une batterie de tests à passer avant de savoir si mon cas est sérieux ou pas. La seule chose que je sais aujourd’hui, c’est ce dont souffre et que mon rétablissement sera probablement long…

En attendant, je continue de souffrir mais je suis apaisée de savoir enfin ce que j’ai. Bizarrement, je n’arrive pas à savoir si je suis plus soulagée de savoir qu’on réussira à me soulager un jour ou plus en colère contre tous ces connards que j’ai consultés et qui ne m’ont jamais conseillé de voir un rhumatologue ou tout simplement décelé qu’il y avait un vrai souci avec mon omoplate.

Sur ces entrechats, je suis certaine que vous comprendrez mon absence de ces dernières semaines. La vérité les gars, c’est que je préférais souffrir en silence. Et puis soyons sérieux, on fait plus de V.U. avec de la moderie qu’avec une omoplate pourrie ! Pour la peine, demain on causera make-up de la Saint Sylvestre et ça sera bien.