Il y a quelques années déjà (Dieu que le temps passe vite en votre compagnie mes chéris), je testais pour vous le fitness low cost. Au début, j’y allais souvent, motivée par mes cuissots raffermis ; Puis un peu moins souvent, motivée par une éventuelle promotion professionnelle (qui n’est jamais arrivée d’ailleurs) ; Et puis plus du tout, démotivée tout court.
Déprimée par mes fesses de trentenaire et par les remarques désobligeantes de Brigitte (lui il dit que c’est pour me motiver) (MAIS BIEN SUR !), j’ai donc repris depuis quelques semaines le chemin de la salle de sport de manière beaucoup plus assidue. Comme ma fascination pour les gens qui m’entourent ne me quitte jamais (et aussi parce qu’on se fait un brin chier à courir dans le vide, avouons-le), j’essaye de rendre ces heures de souffrances hebdomadaires beaucoup plus agréables en observant mes congénères, à tel point que je suis à ça d’écrire une étude sociologique des plus sérieuses. Parmi les gens « normaux » (entendez par là ceux venus tout simplement faire du sport), nous avons donc …
La racaille aux gros bras :
Le risque avec le fitness low cost situé à deux pas d’une station de RER, c’est les racailleux. D’aucuns diront que ça n’a rien à voir mais moi je dis quand même qu’on ne retrouve pas ce genre d’énergumènes au centre sportif du George V ! La racaille aux gros bras n’est pas forcément méchant mais en tout cas, il en a tout l’air. Depuis que la racaille aux gros bras a compris que par chez lui on mesurait le respect d’un homme à la taille de ses muscles (vu qu’on ne peut pas voir ses couilles), il se rend tous les jours à l’espace musculation de sa salle de sport du coin. La fonte est sa passion, la transpiration le fruit de son labeur, la grosse voix son arme. En effet, la racaille aux gros bras a toujours une tête de six pieds de long et des yeux assassins. On ne sait pas trop pourquoi il a l’air si méchant et si énervé… Sans doute à cause à sa tenue pourave ! Oui, car comme la racaille aux gros bras a dépensé tout son d’argent dans un gros 4×4 qui lui a fait pousser la quequette, il n’a plus de quoi investir dans une tenue de circonstance. Ainsi, la racaille aux gros bras viendra tantôt avec ses vieilles Jordan, son short militaire et le même t-shirt pendant plusieurs semaines d’affilé. Par contre, la racaille aux gros bras n’oublie jamais ses accessoires fétiches : une casquette (très important la casquette pour faire de la musculation) et son gros casque Beats by Dre (effet Teletubies assuré). Comme nul n’est parfait, il arrive que la racaille aux gros bras oublie ses « écouteurs ». Qu’à cela ne tienne, la racaille aux gros bras a de la réserve : ainsi, il utilisera la fonction « haut-parleur » de son smartphone pour diffuser dans toute la pièce le son mélodieux de B2O. Inutile de demander gentiment à la racaille aux gros bras de se fourrer son iPhone dans le cul de baisser légèrement le volume, car la racaille aux gros bras n’est pas très sociable. Non. Car quand on est une racaille aux gros bras, on ne fait pas de sourire, on ne dit pas bonjour, on ne tient pas la porte aux gens, on ne dit pas pardon quand on bouscule quelqu’un et on ne range pas tous les poids qu’on a utilisés pendant 2 heures !
La dragueuse un peu boulotte
La dragueuse un peu boulotte sévit seule ou avec sa meilleure copine, boulotte elle aussi. Elle est jeune, ni belle ni moche et, comme son « nom » l’indique, plutôt rondelette. On ne sait pas trop quel est le métier de la dragueuse un peu boulotte car elle peut passer des heures entières à la salle de sport. En même temps, la dragueuse un peu boulotte a un rituel un poil longuet. En général, elle commence sa séance de sport par un premier arrêt à l’accueil. Là, la dragueuse un peu boulotte va dire bonjour au gentil vigile et n’hésite pas à lui tenir le bout de gras pendant une bonne demi-heure. Et vas-y que ça fait des blagues, que ça se donne des petites tapes amicales sur les bras et que ça envoie des regards pleins de sous-entendus. Après cette mise en jambe (quand on fait du sport, c’est important les étirements), la dragueuse un peu boulotte rejoint les vestiaires pour revêtir son habit de chasse, composé d’un leggin, d’un débardeur fluo et d’une paire de baskets assortie. Elle prend tout son temps pour se changer car la dragueuse un peu boulotte n’a pas vraiment envie de rejoindre cette salle de torture… Après avoir réhaussé ses lèvres d’une touche de gloss irisé, la dragueuse un peu boulotte parcourt la salle pendant le longues minutes. Elle s’attarde quelques instants aux machines de cardio, puis va faire un tour dans la salle de musculation, puis recommence encore son petit tour. Bien sûr, elle n’oubliera pas de sourire à tous les mâles qu’elle croisera en chemin et s’arrêtera devant les visages connus pour tailler la bavette. Là encore, la dragueuse un peu boulotte passera de longues minutes à flirter avec ses interlocuteurs et ira même en déranger certains pour leur demander des conseils sur l’utilisation de certaines machines, visiblement trop compliquées pour elle. Quand elle rentrera chez elle deux heures plus tard, la dragueuse un peu boulotte n’aura pas transpiré, sauf peut-être au moment où elle aura entré le numéro de téléphone d’un mec dans son portable.
La mère célibataire quarantenaire
La mère célibataire quarantenaire est fraichement divorcée. Elle s’est fait plaquée par son mari il y a quelques mois, qui lui a avoué être tombé éperdument amoureux d’une collègue qui s’épile les jambes, porte un 38 et n’a jamais la migraine ! Après sa dépression post-traumatique, la mère célibataire quarantenaire a décidé, sur les conseils de son nouveau psy, de reprendre sa vie en main et de faire renaitre la femme qui sommeillait en elle. C’est ainsi que la mère célibataire quarantenaire s’est inscrite dans une salle de sport à deux pas de son travail. Elle est motivée, TRÈS motivée, comme si chaque goutte de transpiration et chaque calorie perdues faisaient d’elle une nouvelle femme, une femme plus forte, une femme plus belle, une femme vengée. Et puis, la mère célibataire quarantenaire doit mettre les bouchées doubles puisqu’à cause de la garde alternée, elle ne dispose que d’une semaine sur deux pour ses nouvelles séances de sport. La mère célibataire quarantenaire est gentille mais a un vilain défaut : elle n’hésite pas à trainer pendant de longues minutes à poil dans les vestiaires…
Le groupe de collègues
Variante de la mère célibataire quarantenaire, le groupe de collègues est composée de trois ou quatre femmes qui ont décidé que seule l’union ferait la force contre leur cellulite incrustée. Ainsi, elles s’octroient un ou deux soirs par semaine loin de leur famille pour aller faire du sport ensemble. Comme elles sont débutantes (le seul sport qu’elles ont pratiqué depuis 15 ans c’est de taper sur un clavier), elles y vont doucement, tout doucement. Ainsi, elles s’essaieront au cours d’abdo-fessiers, qu’elles abandonneront en cours de route pour préférer faire 20 minutes de vélo, pendant lesquelles elles discuteront allègrement de leurs collègues absentes, de leur mari qui n’en fout pas une à la maison et de leurs prochaines vacances à Royan.
Le narcissique
Le narcissique est un stéréotype d’un épisode de Confessions Intimes. Ancien maigrichon victimisé pendant toute son enfance par ses cousins et ses camarades de classe, le narcissique a eu une révélation en regardant un film de Jean-Claude Van Damme. Depuis, le narcissique a bouffé tout un tas de protéines et est devenu drôlement musclé. Il passe beaucoup de temps à la salle de sport pour entretenir son corps de rêve et pour se regarder longuement dans les grands miroirs qui tapissent les murs de l’espace musculation. Le narcissique est un peu simplet mais très sociable. Il n’hésite pas à perturber les exercices de ses camarades pour parler de lui, de ses muscles, de son parcours musculatoire et de sa musculature. Le narcissique vous montrera avec grand plaisir les exercices qu’il pratique lui-même pour obtenir ce résultat ô combien admirable, vous aidera à finir vos séries en vous soutenant moralement tel un véritable coach et vous conseillera même sur votre entrainement et votre alimentation.
Le gros motivé
Le gros motivé est très gros. Il a récemment décidé de perdre du poids et il ne ménage donc pas sa peine : il se rend quotidiennement à la salle de sport où il enchaine les exercices pendant des heures. Le gros motivé transpire beaucoup, à très grosses gouttes, mais c’est normal puisque le gros motivé court, fait du vélo et du rameur sans s’arrêter. Malgré tout, le gros motivé n’a pourtant pas perdu un cm de tour de taille depuis son nouveau rituel. Oui, car le gros motivé a peut-être omit de coupler ses exercices sportifs avec un régime…
La meuf bonnasse
La meuf bonnasse n’a pas le temps. Elle vient à la salle de sport dans un seul et unique but : entretenir son corps de déesse. La meuf bonnasse enchaine les exercices de cardio et de musculation comme une nana lambda nouerait ses lacets. Car la meuf bonnasse, en plus d’avoir un corps naturellement parfait, ne souffre nullement des exercices qu’elle inflige à son corps de bonnase. Elles court 1h15 sans transpirer, est capable d’enchainer les séries de squats sans grimacer et pousse de ses petits pieds délicats plus de 50kg quant tu peines à en soulever 15 ! Après tous ces exercices, la meuf bonnasse retourne dans le vestiaire aussi fraiche que lorsqu’elle en est sortie quelques heures auparavant : son mascara n’a pas coulé, sa queue de cheval est toujours nickel et on peut même sentir la petite odeur sucrée de sa peau sur son passage. Bref, la meuf bonnasse est aussi une meuf agaçante !
Tiff
• 11 années agoTrop drôle!! Et tellement vrai!!
http://mabulledepensees.blogspot.fr/
Zout
• 11 années agoExcellent, j’ai trop ri !!
Iris B.
• 11 années agoTELLEMENT VRAI ! Tu te situe où toi (t’es la bonnasse ??) ?
Je me reconnais pas mal dans le « groupe de collègues »… Ça craint carrément ahah ;)
Shirley
• 11 années agoTrès bon article ! Je fais du sport avec un groupe de copines et on en a déjà perdu certaines en route (çà fait seulement 3 semaines qu on a commencé) !
Je me situe donc à mi-chemin entre le groupe de collègues et la dragueuse un peu boulotte (- 5 kilos depuis juin quand même)car j’aime bien discuter et puis je suis célibataire donc si au passage je peux trouver l’amour à la salle : beh je dis pas non !!!!
slanelle
• 11 années agoAhahaha bien vu !
Anna
• 11 années agoIris B : non, moi je suis la connasse qui n’a rien d’autre à faire que de critiquer ses voisins de machines ;)
krakette
• 11 années agoPutain je crois que je suis la narcissique, je raconte comment j’ai perdu mes kilos, comment j’ai musclé mes cuissots et je me kiffe dans la glace. Fais chier.
Anna
• 11 années agokrakette : MAIS C’EST ICI QU’IL FAUT RACONTER CA BON SANG ! Alors, comment t’as fait ???
Olivia
• 11 années agoHihih avec ma carte à l’aquaboulevard je voulais aussi l’écrire ce billet mais tu as tout bien résumé bravo ^^