C’est-à-dire que ce midi, je suis allée déjeuner avec ma mère. Pas celle que l’on voit danser le long des golfs clairs. T’es con !
Non. Celle qui m’a portée dans son ventre, m’a expulsée dans la souffrance et m’a supportée depuis 26 ans. La pauvre. Mais bon, elle dit qu’elle m’aime quand même, alors …
Donc ma mère, figure-toi qu’elle bosse à Neuilly-sur-Seine. La ville, tu le sais, où naquit … ton président adoré (naitre dans le sens figuré hein).
Oh ! Ca va, ne hue pas. Quand il s’agit de ramener du fric, on a dit qu’on avait le droit de vendre son âme au diable.
Le susnommé « diable » (mais il s’habille en Prada, alors on est sauvé !)
Sauf que, les gens, en sortant du métropolitain et en me rendant sur le lieu de débauche travail de ma mère, j’ai failli mourir d’angoisse !
Car en ce jour de rentrée des classes, j’ai croisé au bas mot une quarantaine de mini Jean Sarkozy, ton futur roi.
Tu sais, ces gosses qui ont entre 14 et 17 ans, blonds, la grosse mèche brushinguée et pendante sur l’oeil gauche, le polo Ralph Lauren, les mocassins, les joues roses et qui se font appeler Jef’ ou JiDé.
On se serait cru dans un vieux film d’horreur dans lequel tous les méchants morts-vivant se ressemblaient. J’ai eu peur. Très peur. Du coup, j’ai pissé dans ma culotte. J’avais beau être à Neuilly, j’ai pas pu me retenir. Tu sais chaton, moi je viens de l’ouest parisien. Et à ce qu’il paraitlà-bas, on n’a pas de bonnes manières.
Bon. Mais à la base, c’était pas ça le truc marrant dont je voulais te causer.
L’histoire, c’est que ma mère, en me voyant débarquer, j’ai bien remarqué qu’elle me regardait pas trop dans les yeux. Non. Elle me regardait là où les goujats regardent les femmes qui ont de la conversation. Autrement dit, elle matait mes seins (my boops in english) (n’oublie pas que je suis bilingue).
Et là, à la façon ouest parisien, elle me sort : « Mais t’as pris des seins on dirait ! T’as fait une opération sans me le dire ?!«
(sinon, bonjour maman !)
Elle a dit ça, genre j’avais des lolos qui aurait pu me couter une réput’ ici.
Sauf que c’est pas vraiment le cas, tu vois.
Alors j’ai lol grave. Et j’ai dit à ma mère qu’il était temps qu’elle porte ses progressifs en permanence maintenant.
Du coup, c’est elle qui a payé le restau. Attends, ils vont pas nous faire chier ces vieux, merde !
En vrai, j’ai mis du coton dans mon soutif …
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