Ô toi lecteur averti et cher à mon coeur, sache d’avance que le contenu de cette note (comme beaucoup d’autres d’ailleurs sur ce blog) est écrit au second degré. Tu le sais, j’aime bien rigoler hein ! Alors ne t’offusque pas à la lecture de certaines lignes … c’est pour du rire ;)
C’est-à-dire qu’en 3 ans de vie commune, je n’avais jamais rencontré les parents de mon coloc’.
Je connais les soeurs, le frère et les cousins mais pas les parents.
« Mais pourquoi donc ? » que tu te demandes (si, si, tu te le demandes)
Si je te dis différence culturelle, ça te parle ? Attention hein, quand je dis différence, c’est pas pour blaguer ! Pour te situer un peu la problématique, faut que je te dise que mon coloc’ est d’origine africaine. Et qu’il est musulman qui plus est (comme si c’était déjà pas assez chiant qu’il soit noir celui-là !).
Bon alors on pourrait croire que les problèmes viendraient de ma famille de dingues made in Sicile (le tiers-monde de l’Europe niveaux mentalité). Et bah pas du tout ! C’est plutôt du côté de la belle-famille que ça coince tu vois.
Ca fait donc 3 piges que mon coloc’ est certain ses parents n’accepteront jamais notre relation tellement ils sont à cheval sur les traditions datant du moyen-âge. Et qu’un jour il devra faire un choix. Et comme il me choisira moi (faut être réaliste,moi je baise), et bah il aura plus de famille (un peu comme Rémi) et du coup il sera vachement triste et tout ça. Ce que je comprends au demeurant (faut pas croire non plus que j’ai pas de coeur).
Bon, d’un côté ça me dérangeait pas trop de ne pas les connaître, parce que moi les repas de famille et tout le bordel, c’est pas trop mon truc tu vois ?! ‘Pis si en plus c’était pour qu’on nous prenne la tête, ça m’allait très bien comme ça.
Attends, c’était le pied pour moi : pas de beaux-parents (j’en connais pas mal des nenettes qui voudraient ne pas en avoir de beaux-parents). J’étais comme qui dirait vernie.
Sauf que les beaux-parents ne l’entendaient pas de cette oreille tu vois. Ah ça non !
C’est que beau-papa il a appelé mon coloc’ samedi pour lui dire de venir déjeuner chez eux le dimanche midi AVEC MOI, cause il part au bled pendant 4 mois et qu’il veut absolument me voir avant de partir !
Tu sais ce que c’est un grand moment de solitude ? Et bah c’est à peu près ce que j’ai ressenti quand il m’a appris la nouvelle … T’imagines toi, aller déjeuner chez des gens que tu ne connais pas, qui vont te juger et qui te detesteront quoi que tu fasses et quoi que tu dises. Non mais la panique à bord !!! Je vais te dire que j’étais tendue comme un string !
Alors samedi soir, après notre séance de suicide collectif, on a réfléchi avec Boudin sur ce que j’allais bien pouvoir me mettre et comment que je devrais me comporter le lendemain.
Déjà on a éliminé tous les clichés de la blanche qui veut se faire bien voir.
Par exemple, éviter de :
- porter un boubou
- se faire des tresses
- apporter des bananes pour le dessert
- dire bonjour dans la langue locale (pour faire croire qu’on s’intègre)
- s’assoir par terre
- manger avec les mains
- …
Du coup je me suis dit qu’il vallait mieux que je reste naturelle. J’y suis donc allée avec le smaïle et une boule au ventre quand même.
Si je te dis que j’ai été accueillie comme une princesse, tu me crois ???
Putain mais ses parents sont trop gentils. Mon beaup’ il a même dit que j’étais belle (bah ouais attends, c’est un homme de goût). Même que maintenant il m’appelle « ma fille« . Et la belle doche elle m’a dit que j’étais ici (chez eux quoi) chez moi et que maintenant, je pouvais venir quand je voulais, même sans mon coloc’.
Ah j’étais soulagée, je te raconte pas.
Bah ce sentiment n’a pas duré très longtemps tu vois. Oui parce que beau-papa m’a quand même attrapée après le déjeuner pour me tenir à peu près ce langage :
« Ecoute ma fille, maintenant qué zé ti counnais et zé t’aime bien, ti dois sawoir qué chez nous, on i musssulman (ah bon ? j’avais pas remarqué !) i ça vé diii’ qué ssé vou i faut pas i manzé du cochon i pas non plus boii’ dé l’alcool«
« Ah mais vous savez beau-papa, chez nous y’a pas de porc et moi non plus je bois pas d’alcool. Je respecte beaucoup votre religion vous savez«
« Ca tombe bien ma fille parsssqué chez nous li musulman, li coupains et li coupines ça esssiste pas. Mainténant qué zi ti counnais, il faut qué mon fisss i sé marie avec toi à la mosquée«
Qué mariage ??? Il a craquos le beaup’ là !!!
Ah bah non, il a pas craquos du tout. Il était super sérieux.
Oui mais il a pas compris que moi et la religion ça fait 12 ! Et puis que je veux pas me marier. ‘Pis d’abord mon coloc’ non plus il veut pas.
Alors du coup, ça fait 2 jours qu’on n’arrête pas de parler de ça … et qu’on n’arrive pas à trouver de solution …
Les parents, c’est vraiment chiant !
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